2014/05/01

Croissance économique... exponentielle


Marc-Aurèle : Pensées XI


XI.  Tout faire, tout dire et tout penser, en homme qui peut sortir à l’instant de la vie. Quitter les hommes, s’il y a des Dieux, n’a rien de redoutable, car ceux-ci ne sauraient te vouer au malheur. Mais, s’il n’y en a pas, ou s’ils n’ont aucun soin des choses humaines, qu’ai-je affaire de vivre dans un monde sans Dieux et vide de Providence ? Mais ils existent et ils ont soin des choses humaines, et, pour que l’homme ne tombe pas dans les maux qui sont des maux véritables, ils lui en ont donné tous les moyens. S’il était quelque mal en dehors de ces maux, les Dieux y auraient également pourvu, afin que tout homme fût maître d’éviter d’y tomber. Mais, comment  ce  qui ne rend  pas l’homme  pire  pourrait-il rendre pire la vie de l’homme ? Ce n’est point pour l’avoir ignoré ni pour en avoir eu connaissance sans pouvoir le prévenir ou le corriger, que la nature universelle aurait laissé passer ce mal ; elle ne se serait pas, par impuissance ou par incapacité, trompée au point de faire échoir indistinctement aux bons et aux méchants une part égale de biens et de maux ? Or, la mort et la  vie, la gloire et l’obscurité, la douleur et le plaisir, la richesse et la pauvreté, toutes ces choses échoient également aux bons et aux méchants,  sans être par elles-mêmes ni belles ni  laides. Elles ne sont donc ni des biens ni des maux.

Du soleil S.V.P. !



Aron : Les deux sens, indissociables, du mot histoire


« Le même mot, en français, en anglais, en allemand, s'applique à la réalité historique et à la connaissance que nous en prenons. Histoire, history, Geschichte désignent à la fois le devenir de l'humanité et la science que les hommes s'efforcent d'élaborer de leur devenir (même si l'équivoque est atténuée, en allemand, par l'existence de mots, Geschehen, Historie, qui n'ont qu'un des deux sens).

Cette ambiguïté me paraît bien fondée ; la réalité et la connaissance de cette réalité sont inséparables l'une de l'autre d'une manière qui n'a rien de commun avec la solidarité de l'objet et du sujet. La science physique n'est pas un élément de la nature qu'elle explore (même si elle le devient en la transformant). La conscience du passé est constitutive de l'existence historique. L'homme n'a vraiment un passé que s'il a conscience d'en avoir un, car seule cette conscience introduit la possibilité du dialogue et du choix. Autrement, les individus et les sociétés portent en eux un passé qu'ils ignorent, qu'ils subissent passivement. Ils offrent éventuellement à un observateur une série de transformations, comparables à celles des espèces animales et susceptibles d'être rangées en un ordre temporel. Tant qu'ils n'ont pas conscience de ce qu'ils sont et de ce qu'ils furent, ils n'accèdent pas à la dimension propre de l'histoire. 

L'homme est donc à la fois le sujet et l'objet de la connaissance historique ».

Référence : Raymond Aron, Dimensions de la conscience historique

Citation et Proverbe


Citation du jour
« Une vie planifiée est une vie morte. »  Lauren Bacall
Proverbe du jour
«Rien n'est pour toujours sur cette terre.  » Proverbe Aztèque