2014/04/23

L'art de passer le temps


Quand on y pense vraiment, la vie vivante est de courte durée. Tout ce qui est vivant nait, évolue et meurt et ce, au niveau de l'univers, dans un temps relativement court. Ceci est vrai pour tous les êtres vivants et vrai aussi pour l'homme. Ceci non seulement nous le savons mais nous l'expérimentons tous de par nous-mêmes. Nous ne savons pas si après cette vie que nous connaissons, s'il y a quelque chose ou non et s'il y a quelque chose, qu'est-ce que c'est.

Alors, je me pose les questions suivantes sachant notre existence si courte :
  • pourquoi passons-nous un temps interminable à faire des choses complètement inutiles plutôt que des choses qui ont une durée de vie non nulle ? 
  • pourquoi faisons-nous des choses tellement excessivement que cela produit quelque chose d'insensée plutôt que créer des choses qui aboutiront en qualité par la persévérance et la modération ?
  • pourquoi avons-nous tant de facilité à perdre notre temps en regardant les nuages, en marchant en regardant nos chaussures ou en fixant un point hypothétique devant nous plutôt qu'en occupant nos pensées à des choses réelles ?
  • pourquoi passons-nous un temps fou sur ce qui est passé donc non modifiable et sur les choses qui s'en viennent et qui sont hors de notre contrôle plutôt que sur le maintenant entièrement gérable ?
  • pourquoi préférons-nous des activités abrutissantes et passives plutôt qu'à des choses constructives et qui nous donnent une raison de vivre en humain intelligent ?
  • pourquoi ne pouvons-nous pas arrêter de penser à n'importe quoi et de plus à ce que pensent les autres plutôt que de générer un silence intérieur dont nous avons pourtant souvent besoin pour prendre du recul sur la réalité ?
  • pourquoi faisons-nous de la procrastination et que c'est plus fort que nous, que cela va en empirant jusqu'à ce que nous n'ayons pas le choix de faire ce que nous reportions à l'infini ?
Il y aurait bien d'autres questions du genre tout aussi pertinentes qu'interrogatoires ? Hum... une question interrogatoire... Vous avez raison, retournons à nos activités sans but. Curieux comme comportement que l'humain s'occupe...

Référence : Jean Tremblay (moi-même)

Céder vs capituler


Kant vs Sade ?


Kant est Sade » est le « jugement infini » de l’éthique moderne, qui met en équation deux positions radicalement opposées en affirmant que l’attitude éthique sublime et désintéressée est en quelque sorte identique, ou tout au moins recouvre une totale indulgence pour le plaisir pris à la violence. 

L’enjeu est de taille – tout est peut-être en jeu ici : y a-t-il un continuum entre l’éthique formaliste de Kant et la froide machine à tuer d’Auschwitz ? Les camps de concentration, le meurtre comme affaire neutre sont-ils les conséquences inhérentes à l’insistance éclairée sur l’autonomie de la Raison ? 

Extrait du livre : Kant avec (ou contre) Sade ? de Slavoj Zizek

Extrait de Marcel Proust


... La vue de la petite madeleine ne m’avait rien rappelé avant que je n’y eusse goûté ; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d’autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s’était désagrégé ; les formes - et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot - s’étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d’expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience.

Mais, quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir...

Référence: Marcel Proust, Extrait d'À la recherche du temps perdu.

Citation et Proverbe


Citation du jour
« On avale à pleine gorgée le mensonge qui nous flatte, et l'on boit goutte à goutte une vérité qui nous est amère. » Denis Diderot
Proverbe du jour
« Il y a un temps pour tout : un temps pour naître et un temps pour mourir.  » Proverbe biblique