Voici un autre poème tout simplement magnifique de ce grand poète Québécois dont le Québec peut être fier.
Le Vaisseau d’Or
Ce fut un grand Vaisseau, taillé dans l’or massif :
Ses mâts touchaient l’azur sur des mers inconnues ;
La Cyprine d’amour, cheveux épars, chairs nues,
S’étalait à sa proue, au soleil excessif.
Mais il vint une nuit frapper le grand écueil
Dans l’Océan trompeur où chantait la Sirène,
Et le naufrage horrible inclina sa carène
Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil.
Ce fut un Vaisseau d’Or, dont les flancs diaphanes
Révélaient des trésors que les marins profanes,
Dégoût, Haine et Névrose, ont entre eux disputés.
Que reste-t-il de lui dans la tempête brève ?
Qu’est devenu mon coeur, navire déserté ?
Hélas! Il a sombré dans l’abîme du Rêve!
Référence Émile Nelligan : Lien dans mon blog sur Nelligan
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