2014/02/09

Nécessité de la philosophie, question ontologique

Plusieurs ont dit, et avec raison que, que la philosophie ne résout pas les problèmes de l’existence. Elle ne parviendrait même pas à améliorer notre sort dans la vie de tous les jours, ce qu’elle prétend faire en plus depuis des siècles et des siècles.

En tout ou en partie, toutes les philosophies ont raison lorsqu’elles prétendent expliquer des éléments métaphysiques et lorsqu’elles proposent un comportement exemplaire pour se conduire comme nous le devrions. Le problème n’est pas que la philosophie a tort car elle a raison. C’est plutôt qu’aucune philosophie n’a entièrement raison dans toutes les facettes pour expliquer toutes les choses. Chaque philosophie sous-entends toujours qu’elle peut par un principe unique et nouveau expliquer l’ensemble de l’univers qui nous entoure ou ce qui est en nous. Une seule philosophie ne peut pas tout expliquer. Par contre, c’est en les utilisant toutes, en choisissant les éléments non diamétralement opposés ou en choisissant l’élément qui nous convient qu’on peut arriver à en tirer l’utilité ou l’angle permettant d’avoir un aspect pratico-pratique.  

Par exemple, si on prend la philosophie du bonheur. Une philosophie comme l’Épicurisme prétend savoir comment arriver à vivre le bonheur de façon permanente et maximum. Nous savons tous que ceci n’est pas possible. Pourquoi ? 
  1. premièrement, il faut que tous les éléments pré requis soient présents ce qui n’arrive jamais ou de courte durée
  2. par la suite, si possible, il faut que ces éléments soient sous notre contrôle ou du moins avantageux pour nous
  3. ensuite, il faut une volonté à toute épreuve et à tout prix de notre part pour le mettre en place et pour le maintenir en place
  4. finalement, il faut que la définition du bonheur que l’on désire atteindre soit réaliste et atteignable.
Nous avons tellement dénaturé le bonheur comme étant un état parfait de béatitude qu’il est pratiquement impossible d’y arriver et encore moins de s’y maintenir.  Rendons le bonheur, simple, intérieur à l’être, sans éliminer les éléments qui l’affecteront évidemment comme la douleur et la peur et comme une chose impermanente mais aussi permanente que possible et nous arriverons à être heureux. 

Si on prend les éléments importants dans toutes les philosophies, on y arrivera non à 100 % mais suffisamment pour que notre vie soit améliorée et que cet état se conserve par lui-même sans effort démesuré. Il est bien d’avoir des visées élevées mais il faut rester fonctionnel dans notre vie quotidienne. Il n’est pas grave parfois d’avoir de la difficulté à conserver ce bonheur. Il n’est pas grave de tomber x fois, l’important est de se relever x+1 fois !

Citation et Proverbe


Citation du jour
« Traitez les gens comme s'ils étaient ce qu'ils pourraient être et vous les aiderez à devenir ce qu'ils sont capables d’être.  » 
Goethe

Proverbe du jour
«Qui cherche un ami sans défaut reste sans ami. » Proverbe turc

L’immortalité de l’âme


Il existe ce qu’on a appelé une théorie selon laquelle il y aurait une loi sur la réincarnation. Cette réincarnation implique nécessairement d’autres grands principes connexes tels l’immortalité, l’ensemble des vies successives sous une forme ou sous une autre, le fait qu’il y a toujours une existence qui précède et suit la nôtre et enfin une série d’épreuves dans toutes nos vies antérieures ayant pour but la progression normale voire même un genre d’amélioration de la vie suivante lorsque ce n’est pas un châtiment si les épreuves ont résulté en des échecs. 

À travers le temps (et je juge personnellement que les raisonnements passés et malheureusement abandonnés sont encore jusqu’à preuve du contraire aussi valable que tous les autres qui ont suivis), on a associé à ces multiples vies des formes d’abord d’humains à plantes ou à animaux et/ou vice-versa pour enfin déterminer que toutes les formes successives sont uniquement de nature humaine à une autre forme humaine. J’espère ainsi m’éloigner volontairement et aussi rapidement que possible des enfers et purgatoires ancestraux qui malencontreusement provoquaient davantage de culpabilité et de souffrance et qui minait la volonté expiatoire consciente nécessaire à une évolution dans nos âmes subséquentes.

L’ensemble de notre corporalité humaine se compose de notre âme, de notre identité ou personnalité et d’une forme physique conventionnelle. L’immortalité se situerait seulement au niveau de l’âme car le corps physique se décompose (ou se déforme) et la personnalité n’existe que lorsque l’âme et le corps sont reliés le temps d’une vie terrestre.

Est-ce que nous sommes immortels ? Évidemment que nous le sommes. Tout ce qui existe ne disparaît jamais. La forme disparaît, l’amalgamation change, la forme se renouvelle constamment mais rien ne disparaît jamais. La bonne question est de savoir dans quelle forme nous nous transformons. J’entends par forme autant la forme extérieure que nous revêtons (le contenant) que la forme intérieure et les couches intermédiaires (le contenu) qui nous  relient à la forme extérieure au moment ou elle persiste. 

Mais au bout du compte, y aurait-il des âmes qui persisteraient et d’autres non ? S’il en était ainsi, nous serions portés à penser qu’il y a injustice. Pourtant, ce système ne saurait être plus juste. Le processus permet à des êtres de s’améliorer sauf lorsqu’il y a défaut de structure pour toutes sortes de raisons (involonté de l’âme, erreur de conception, ambiance ne favorisant pas le choix permettant une progression). Donc, il est juste que si certaines conditions ne sont pas respectées que certaines âmes ne progressent pas ou plutôt moins vites. Mais comme la vie est sans fin, les âmes ont l’éternité pour se reformer. Il faut se soucier de bien vivre notre vie actuelle pour que les prochaines soient meilleures mais il ne faut pas oublier de vivre celle-ci sans cela vivre constamment pour une vie meilleure serait tant de temps perdu. Il faut donc convertir notre vie (physique) en existence (conscience d’être) pour bien en profiter. Je reste cependant convaincu que la vie est trop bien faite pour que les bonnes personnes ne soient pas récompensées et que les mauvaises ne subissent pas leur sort aux mérites de leurs actions et de l’assouvissement de leurs passions. C’est un peu ce que la religion catholique nous disait : à notre mort, nous serons jugés selon nos actes passés. Une philosophie quelconque peut répondre à ceci ou du moins une morale un tant soit peu humaniste ou très légèrement religieuse.

Au bout du compte, au terme de plusieurs vies successives où nous tentons involontairement de nous améliorer, quelle forme de vie nous attends ? Avons-nous tout le contrôle nécessaire pour arriver à l’absolu et sinon pourquoi est-ce organisé ainsi, quel en est l’utilité ? Qu’est-ce qui détermine que nous sommes arrivés à destination ? Cette destination serait-elle différente selon le niveau de perfection que nous avons atteint à cette dernière étape ?