Ce principe jusqu'à tout récemment voulait tout
simplement dire (bien humblement vulgarisé) qu’à tout effet est le résultat d’une
cause permettant d’expliquer et de pouvoir répéter à souhait le même phénomène
dans les mêmes conditions d’expérimentation et dans le même ordre et que cette
cause est elle-même le résultat d’un effet. Ainsi, on pense expliquer le
pourquoi des choses. C’est aussi ce qu’Aristote voulait dire quand il disait
que « chaque effet a 2 causes soit une cause initiale et une cause
finale ». Mais, qu’en est-il de la première cause, la cause initiale ou
originelle, de quel effet sans cause provient-elle ? Seul Dieu semble échapper
à cette logique inébranlable. Mais n’allons pas trop vite pour ne pas sauter à
une conclusion pour pourrait s’avérer inexacte. Disons simplement, pour
l’instant, que c’est l’équivalent du grand concept bien connu de l’action
(cause initiale) – réaction (effet) – action (cause finale).
Tout serait facile s’il en était ainsi. Juste
pour le plaisir de le faire, nuançons cette définition pour que le plaisir
devienne un mystère.
Il arrive que les causes soient multiples, pas
toujours bien identifiées et même très souvent non identifiées expliquant
pourquoi il est difficile de décrire l’effet et encore pire, de le prévoir. On
serait portée pourtant dans bien des cas à interpréter le tout comme une
entropie (ou désordre surtout apparent) la plus représentative. Par exemple, si
on jette par terre une poignée de sable, chaque grain se dépose de façon
aléatoire. Et pourtant non, chaque grain est là selon plusieurs critères comme
le courant d’air présent ou la proximité d’un grain voisin qui se sont
entrechoqués. Pire encore, un même effet peut s’expliquer par plusieurs causes
possibles. Par exemple, quand on jette un dé 2 fois et qu’on obtient le même
chiffre, les causes de lancement peuvent avoir été différentes (au niveau de la
force du jet, de l’endroit projeté, …) et pourtant le résultat est le même. Il
est facile de compliquer les choses et il en est de même pour l’inverse.
Un autre élément important est l’irréversibilité
du processus ou le fait qu’il y a un sens à la flèche du temps et qu’il est
toujours le même. L’effet ne précède jamais la cause. Il est difficile de
s’imaginer qu’un fenêtre qui éclate suite à la réception d’une balle puisse se
recoller d’elle-même, c-à-d., inverser le processus. Par contre, si on supprime la
cause sans rien modifier d’autre, on supprime toujours l’effet en autant que ce
soit la bonne cause et qu’elle soit suffisamment importante si elle n’est pas
unique.
Tout ceci est vrai à notre niveau, c-à-d., au niveau
macroscopique mais qu’en est-il de ce qui se passe au niveau quantique, ie, au
niveau de l’élément composant le plus petit, par exemple l’atome. Quelle est la
cause qui le fait agir ainsi ? Ce n’est surtout pas parce qu’on ne voit rien
qu’il ne se passe rien et ce n’est surtout pas, mais surtout pas, l’effet du
hasard le plus épuré. Le hasard, c’est ce qu’on ne sait pas.
De même que penser lorsque les effets parfois
tardent à se manifester laissant croire qu'il n'y a pas de causes. Par exemple
lorsque des personnes abusent de la bonne nourriture en quantité gargantuesque
et qu’il développe soudainement sans raison apparente une maladie que l’on
pourrait reliée à ses abus sans pouvoir faire de lien précis et certain. Après,
cela pourrait être génétique.
Le but de tout ceci est de faire apparaître que
le fait d'ignorer une variable augmente l'incertitude jusqu'à déduire que
l'incertitude provient de variable qu'on ignore.
En terme d'arbre, qu'en est-il des arbres qui
par évolution "donnent" des ailettes à leurs graines ? Est-ce
consciemment qu'ils cherchent à offrir de meilleures chances qu'un nouvel arbre
pousse ? Bien sûr que non. C'est nous qui étudions le concept et qui dans ces
ailettes voyons une des causes d'une large implantation de la forêt. L'arbre,
lui, ne s'intéresse pas aux effets, il est et c'est tout. En est-il vraiment
ainsi ? Difficile à dire…
Supposons un instant que ce grand principe de causalité est faux et que
dans le fond c’est du vrai hasard. Ceci implique que nous vivons dans
l'illusion la plus totale. Nous voyons partout de la causalité alors qu'elle
n'existe pas. Nous sommes mêmes capables d'utiliser des lois causales pour
prédire ce qui va se passer, et nous y parvenons alors que la causalité
n'existe pas. Dans ce cas, le monde tel qu'on le voit n'est que la projection
de notre imagination. Cela reviendrait à conclure que finalement nous sommes
rien, que la vie ne vaut pas la peine d'être vécu et que quoiqu'on fasse, c'est
une illusion, c-à-d., quelque chose de futile n'ayant pas de réel attache ni de
fondements. Oups !!!!! Mais vivre dans cette illusion vaine n'empêche pas de
faire comme si la vie valait la peine d'être vécue et de vivre comme si nous
étions quelque chose et que le monde était réel. C'est pas si grave en fin de
compte : ignorer le problème supprime le problème. Tout simplement.
Il existe
la théorie de la relativité d'échelle, qui stipule que le monde se comporte
différemment selon l'échelle ou on l'observe. Cela ne vient en rien simplifier
la chose…