L'homme est inconscient de son existence bucolique
Il vit comme s'il allait vivre perpétuellement défiant l'infini.
Il passe ses jours à dilapider ces facultés en cabale
Il trouve des solutions avec éloquence
Mais inopportunément à de fallacieux problèmes
Problèmes factices d'ailleurs qu'il s'est lui-même engendré.
L'essentiel ne prend pas part à sa vie routinière
Il se perd de l'aube à l'aurore à envier et s'ennuyer bêtement
Il se prélasse assis sur ses lauriers bien trop convenables
Plutôt que de contempler ce que l'univers devient à chaque instant
Plutôt que d'admirer ce qu'il ne peut même pas élucubrer
De peur de discerner qu'il n'est rien, qu'un cloaque confronté à l'infini.
Il privilégie rêvasser, compulsif, à ses vieux jours au futur incertain
Au lieu de jouir du présent pendant qu'il en est encore temps.
Il préfère la sophistication inutile et ésotérique à l'essentiel et laconique inéluctable
Il s'adonne à des illusions fourbes au lieu de la réalité de la création.
Mais l'âge viendra ou la philosophie l'attisera sur ses concupiscences
Il appréhendera trop tard qu'il ne pourra se soustraire à son tarissement
Judicieusement, à la dernière minute, même si ce n'est que par appréhension
Il confessera qu'il est moins qu'il raisonnerait être, moins qu'il aurait pu évoluer.
Il n'aura pu parvenir à être conscient de sa vie car trop tard pour rétrograder
Mais il réussira à être conscient de ce qui en reste suffisamment pour amoindrir les remords incontournables.