- un éminent scientifique des molécules du vin rouge bon pour le coeur
- une nouvelle nutritionniste sortie directement des hautes études en amour avec les oméga-3
- un chef cuisinier qui ne jure que par les aliments bios
- un épicurien amateur qui s'empifre de viandes bien grasses aux nitrates et en vante le goût paradisiaque et y apporte une justification pour le moral
- une émission à la télé avec un cuistot professionnel qui ne carbure qu'aux produits du terroir
- des études provenant de nulle part qui prouvent sans nulle doute l'effet antioxidant de tel ou tel aliment, d'aliments anti-cancer et la semaine d'après à ne pas consommer au grand jamais ou avec une telle modération qu'il vaut mieux s'en abstenir
- une nouvelle découverte d'un aliment naturel miracle qu'il faut absolument manger pour maigrir sans avoir à lever le petit doigt ni les pieds et qui permet de vivre en santé quasi éternellement (sous-entendu) ! Ouf...
Lorsqu'on vante un produit en publicité, y aurait-il par hasard quelqu'un à quelque part, dans le monde, qui cultive justement ce produit en grande quantité et qui serait le payeur de cette propagande ? Lorsqu'on décide qu'un produit n'est pas aussi bon qu'on le croyait pour la santé, serait-ce l'avis provenant d'un individu payé par un compétiteur de cet aliment ? Pourquoi y a-t-il toujours une étude faite à quelque part sur cette terre par l'association des je-ne-sais-trop-quoi appuyée par un groupe d'individus très convaincants, testée sur des animaux dans des conditions douteuses un nombre de fois permettant de douter du résultat pour tous ?
Que ce soit un individu, un organisme ou un gouvernement qui fait la propagande des avantages ou de la dangerosité d'un aliment, je ne sais pas pourquoi mais j'ai de plus en plus un petit doute sur ce que je dois faire. Depuis toujours et encore plus aujourd'hui (je n'ose imaginer pour le futur), c'est l'économie qui mène le monde. Derrière toutes décisions, il y a toujours un argument économique placardé sur un grand mur ou dissimulé sous une pierre prête à nous faire trébucher.
Je n'ai pas la prétention de déterminer ce qui est bon pour moi ou non et encore moins pour vous, preuve à l'appui, mais j'ai tendance à faire confiance à la sagesse antique qui dit qu'il faut de la modération en tout incluant dans la modération parce que nous ne sommes jamais certains de quelque chose et parce que les conclusions sont toujours sur une population forcément limitée de cas d'une durée plus ou moins suffisante pour conclure.
On fait souvent (trop souvent à mon goût) des liens entre des choses qui n'ont de rapport que dans la situation dont on veut prouver, justement, mettre en évidence. Il est vrai qu'il n'y a pas de hasard pur dans la vie par contre, il y a des choses qui se passent sans qu'il n'y ait de lien entre elles. Par exemple : y a-t-il un lien entre le fait qu'un oiseau vient de se poser sur le rebord de ma fenêtre et le fait que je mange du poisson ce midi ? Oui, on pourrait dire que l'odeur du poisson a été influencé par le fumet du poisson que j'ai mis à dégeler à l'extérieur de réfrigérateur... On ne sait jamais ! D'accord, disons plutôt entre le fait que le téléphone sonne en ce moment précis et que le ciel soit gris ? Oui, vous allez me dire que quelqu'un m'appelle peut-être un moment d'ennui pour me parler de la température grisâtre à l'extérieur... d'accord, d'accord. Disons entre le fait que j'ai la peau blanche et que le pommier donne des pommes ? Ah, là c'est plus difficile, n'est-ce pas ? De toute façon vous comprenez le principe entre le hasard apparent et le vrai hasard entre des éléments non reliés.
Revenons à la santé si vous le voulez bien. Oui, il y a la sagesse antique qui prévaut en faveur de la modération mais pourquoi donc cela aurait-il un sens ? Et bien c'est Descartes qui en fait la démonstration dans son discours sur la méthode. Entre 2 points séparés, l'endroit le plus proche des 2 est le point milieu. Comme nous ne savons pas avec certitude si ce que nous mangeons est excellent pour la santé ou nocif, il serait préférable, pour se sécuriser, de manger ni de l'un ni de l'autre en trop grande quantité. On peut manger de tout sans trop exagérer entre les deux extrémités au cas ou ce que l'on pense qui soit bon, soit mauvais et que l'on en aurait beaucoup manger ou manger uniquement.
Ne sachant pas ce qui est le meilleur, il vaut mieux manger de tout avec modération incluant les extrémités. Cela ne nous garantie pas de se nourrir exclusivement du meilleur mais par contre cela nous garantie que nous ne nous nourrissons pas exclusivement d'un aliment que l'on croyait bon et qui ne l'est peut-être pas... mais vraiment pas.
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