Bienvenue sur LE blog de tout ce que je considère comme arts universels en général : musique, philosophie, poésie, ésotérisme, film, spiritualité, psychologie, ... et tout ce qui touche l'insolite pour l'esprit. Bons moments à toutes et à tous !
2014/04/14
Thomas More : L'Utopie
"N'est-elle pas inique et ingrate la société qui prodigue tant de biens (...) à des joailliers, à des oisifs, ou à ces artisans de luxe qui ne savent que flatter et asservir des voluptés frivoles quand, d'autre part, elle n'a ni coeur ni souci pour le laboureur, le charbonnier, le manoeuvre, le charretier, l'ouvrier, sans lesquels il n'existerait pas de société.
Dans son cruel égoïsme, elle abuse de la vigueur de leur jeunesse pour tirer d'eux le plus de travail et de profit; et dès qu'ils faiblissent sous le poids de l'âge ou de la maladie (...), elle oublie leurs nombreuses veilles, leurs nombreux et importants services, elle les récompense en les laissant mourir de faim. (...)
En Utopie, au contraire où tout appartient à tous, personne ne peut manquer de rien, une fois que les greniers publics sont remplis. Car la fortune de l'État n'est jamais injustement distribuée en ce pays. L'on n'y voit ni pauvre ni mendiant et quoique personne n'ait rien à soi, cependant tout le monde est riche.
Est-il en effet de plus belle richesse que de vivre joyeux et tranquille sans inquiétude ni souci ? Est-il un sort plus heureux que celui de ne pas trembler pour son existence ?"
Référence : extrait de L'Utopie, livre second, Des religions de l'Utopie.
Citation et Proverbe
Citation du jour
« Rien n’est bon ni mauvais mais y penser le rend ainsi. » Shakespeare
Proverbe du jour
« Ne repousse pas du pied la pirogue qui t’a déposé sur la berge. » Proverbe africain
2014/04/13
Prose : La fin du monde
La fin du monde
Ou est passé le chant des oiseaux
Ou sont passés les arbres matures
Ou est passé le soleil et le ciel
Ou sont passés les étoiles et la lune
Ou sont passés le jour et la nuit
Ou est passée la vie au fond des étangs
Ou sont passés les grands philosophes
Ou sont passés les grands orateurs prophètes
Le temps s'est arrêté en un présent constant
L'univers s'est arrêté, le temps revient en arrière
Tout est disparu les cauchemards comme les rêves
Plus de musique ni de boucan quotidien à mille lieux
Voilà ce qui se passerait si le temps arrêtait
Le temps fuit et nous fuyons avec lui
C'est la course effrênée vers l'éternité.
Référence : Jean Tremblay
Citation et Proverbe
Citation du jour
« Il n’y a qu’une seule réussite : arriver à vivre sa vie comme on l’entend. »
Christopher Morley
Proverbe du jour
« Quand une parole est lâchée, même quatre chevaux seraient en peine pour la rattraper . » Proverbe chinois
Comment passer à côté de sa vie : les 8 excuses bidon que vous regretterez
1- J’ai une famille à nourrir, moi.
Mais vous avez aussi une famille à rendre heureuse et cela passe d'abord par votre bonheur. Si vous devez vous renier pour nourrir votre famille, il est temps pour vous de changer quelque chose.
2- Je n’ai pas le temps.
Le temps ça se prend ou vous devriez plutôt dire je ne veux pas prendre le temps.
3- Ce n’est pas fait pour moi, je n’y arriverai pas.
Vous créez vous-même vos propres limites. Si vous pensez que vous ne pourrez y arriver, vous ne pourrez en effet pas y arriver. Vous devez être la première personne à y croire, les autres ne le feront pas pour vous.
4- Mon conjoint ne voudra jamais.
Il est temps pour vous de réaliser que c’est votre vie, pas la sienne. Votre conjoint fait partie de votre vie, mais il ne devrait pas la diriger. Si c’est le cas, il faut changer quelque chose dans votre couple.
5- Je ne peux pas.
Il est impossible de dire que l’on ne peut pas avant d'avoir essayé. Vous avez juste peur et ne savez pas comment la gérer.
6- Je suis trop vieux.
Si vous avez 40 ans et avez commencé à travailler à 20 ans, il vous reste plus de vie active devant vous que derrière vous. Si vous en avez 65, vous pouvez maintenant vous consacrer entièrement à vos passions.
7- Qu'est-ce que les gens vont dire
« J’aimerais faire cela mais je ne suis pas prêt à assumer ce que les autres vont dire car j’ai peur de m’assumer moi-même ». Vous avez peur. Le meilleur remède est : agir quand même, constater le résultat, réaliser que ce que les autres disent ou pensent ne change pas la personne que vous êtes.
8- Je pourrai quand j'aurai de l'argent, un diplôme….
Non, c’est faux. Tout ce que vous ferez quand vous aurez ce qui vous « manque », c’est courir après quelque chose d’autre. Vous devez tout d’abord réaliser que ce qui est important c’est le moment présent.
Référence : http://batinote.wordpress.com/page/3/
2014/04/12
Citation et Proverbe
Citation du jour
« Ce que l’on conçoit bien s'énonce clairement. / Et les mots pour le dire arrivent aisément. » Boileau
Proverbe du jour
« Il y a cinq degrés pour arriver à être sage : se taire, écouter, se rappeler, agir, étudier . » Proverbe arabe
2014/04/11
Merleau-Ponty : L'être humain, un être parmi une infinité d'autres ?
«… Si l’homme était une chose entre les choses, il ne saurait en connaître aucune, puisqu’il serait, comme cette chaise ou cette table, enfermé dans ses limites, présent en un certain lieu de l’espace et donc incapable de se les représenter tous.
Il faut lui reconnaître une manière d’être très particulière, l’être intentionnel, qui consiste à viser toutes choses et à ne demeurer en aucune. »
Référence : Merleau-Ponty, Sens et non-sens
Citation et Proverbe
Citation du jour
« On a toujours assez de temps quand on l’emploie bien. » Goethe
Proverbe du jour
« Le temps sera le maître de celui qui n’a pas de maître . » Proverbe arabe
2014/04/09
Citation et Proverbe
Citation du jour
« Que l'on se croit capable ou incapable de faire quelque chose, on a toujours raison. » Inconnu
Proverbe du jour
« Mieux vaut les critiques d'un seul que l'assentiment de mille . » Proverbe chinois
2014/04/08
Jacques Languirand : L'art de la gentillesse
Les qualités de la gentillesse sont, entre autre, l'empathie puis la modestie.
Citation et Proverbe
Citation du jour
« Commençons donc par nous appartenir à nous-mêmes. » Sénèque
Proverbe du jour
« Il n’y a que Satan qui ait perdu tout espoir . » Proverbe arabe
2014/04/07
Citation et Proverbe
Citation du jour
« Quand le sage s’arrête-t-il d’étudier ? Quand on ferme son cercueil. » Confucius
Proverbe du jour
« Il y a cinq degrés pour arriver à être sage : se taire, écouter, se rappeler, agir, étudier . » Proverbe arabe
2014/04/06
Heidegger : Nos questions peuvent nous mettre nous-mêmes en question
« La métaphysique est une interrogation où nous allons interroger dans l’entier de l’étant et où nous questionnons de manière telle que nous-mêmes, les questionneurs, sommes à la fois compris dans la question, mis en question ».
Référence : Heidegger, Les concepts fondamentaux de la métaphysique
Citation et Proverbe
Citation du jour
« Quand il s’agit d’un mortel, il faut attendre sa dernière journée avant de l’appeler heureux. » Sophocle
Proverbe du jour
« Qui diffame autrui révèle ses propres tares . » Proverbe persan
2014/04/05
Plotin : traité
"Et, puisque celui qui voit se voit alors lui-même, au moment où il voit, il se verra tel qu'il est, ou plutôt, il sera uni à lui-même tel qu'il est, et il se percevra tel qu'il est, devenu simple. Mais il ne faut peut-être pas dire «il se verra », mais plutôt « il est vu », si toutefois il faut dire qu'il y a deux choses, ce qui voit et ce qui est vu, et non pas que ces deux choses n'en sont qu'une , ce qui serait un propos audacieux. Car, alors, au moment où il voit, celui qui voit ne voit pas, ne distingue pas et ne se représente pas deux choses ; mais, étant pour ainsi dire devenu un autre, il n'est plus lui-même, ni à lui-même, il appartient à ce qui est là-bas, et, étant devenu un, il appartient à l'Un, comme s'il avait fait coïncider le centre avec le centre. Car même ici-bas, lorsque deux centres coïncident, ils sont un et ne redeviennent deux que s'ils se séparent. Voilà pourquoi nous en parlons maintenant comme d'un autre ; et voilà pourquoi il est si difficile de parler de la contemplation : comment affirmer, en effet, qu'il est autre, si, quand on l'a contemplé, on ne l'a pas vu comme étant autre, mais comme faisant un avec soi-même ?"
Référence : Plotin, Traité 9
Citation et Proverbe
Citation du jour
« Qui vit sans folie n’est pas si sage qu’il croit. » Larochefoucauld
Proverbe du jour
« Ce qui est passé a fui; ce que tu espères est absent; mais le présent est à toi . » Proverbe arabe
2014/04/04
Benvéniste : Parler de et parler à
"Le message des abeilles n’appelle aucune réponse de l’entourage, sinon une certaine conduite, qui n’est pas une réponse. Cela signifie que les abeilles ne connaissent pas le dialogue, qui est la condition du langage humain.
Nous parlons à d’autres qui parlent, telle est la réalité humaine. Cela révèle un nouveau contraste. Parce qu’il n’y a pas de dialogue pour les abeilles, la communication se réfère seulement à une certaine donnée objective. Il ne peut y avoir de communication relative à une donnée « linguistique » ; déjà parce qu’il n’y a pas de réponse, la réponse étant une réaction linguistique à une manifestation linguistique ; mais aussi en ce sens que le message d’une abeille ne peut être reproduit par une autre qui n’aurait pas vu elle-même les choses que la première annonce. On n’a pas constaté qu’une abeille aille par exemple porter dans une autre ruche le message qu’elle a reçu dans la sienne, ce qui serait une manière de transmission ou de relais. On voit la différence avec le langage humain, où, dans le dialogue, la référence à l’expérience objective et la réaction à la manifestation linguistique s’entremêlent librement et à l’infini. L’abeille ne construit pas de message à partir d’un autre message. Chacune de celles qui, alertées par la danse de la butineuse, sortent et vont se nourrir à l’endroit indiqué, reproduit quand elle rentre la même information, non d’après le message premier, mais d’après la réalité qu’elle vient de constater.
Or le caractère du langage est de procurer un substitut de l’expérience apte à être transmis sans fin dans le temps et l’espace, ce qui est le propre de notre symbolisme et le fondement de la tradition linguistique."
Emile Benvéniste, "Communication animale et langage humain"
Citation et Proverbe
Citation du jour
« Il est encore plus facile de juger l’esprit d’un homme par ses questions que par ses réponses. » G. de Lévis
Proverbe du jour
« La prudence est la mère de la porcelaine. » Proverbe allemand
2014/04/03
Poésie : Le mot et la chose
Madame quel est votre mot
Et sur le mot et sur la chose
On vous a dit souvent le mot
On vous a fait souvent la chose
Ainsi de la chose et du mot
Vous pouvez dire quelque chose
Et je gagerais que le mot
Vous plaît beaucoup moins que la chose
Pour moi voici quel est mon mot
Et sur le mot et sur la chose
J'avouerai que j'aime le mot
J'avouerai que j'aime la chose
Mais c'est la chose avec le mot
Mais c'est le mot avec la chose
Autrement la chose et le mot
A mes yeux seraient peu de chose
Je crois même en faveur du mot
Pouvoir ajouter quelque chose
Une chose qui donne au mot
Tout l'avantage sur la chose
C'est qu'on peut dire encore le mot
Alors qu'on ne fait plus la chose
Et pour peu que vaille le mot
Mon Dieu c'est toujours quelque chose
De là je conclus que le mot
Doit être mis avant la chose
Qu'il ne faut ajouter au mot
Qu'autant que l'on peut quelque
chose
Et que pour le jour où le mot
Viendra seul hélas sans la chose
Il faut se réserver le mot
Pour se consoler de la chose
Pour vous je crois qu'avec le mot
Vous voyez toujours autre chose
Vous dites si gaiement le mot
Vous méritez si bien la chose
Que pour vous la chose et le mot
Doivent être la même chose
Et vous n'avez pas dit le mot
Qu'on est déjà prêt à la chose
Mais quand je vous dis que le mot
Doit être mis avant la chose
Vous devez me croire à ce mot
Bien peu connaisseur en la chose
Et bien voici mon dernier mot
Et sur le mot et sur la chose
Madame passez-moi le mot
Et je vous passerai la chose
Abbé de L'Attaignant
Citation et Proverbe
Citation du jour
« C’est le propre de tout homme de se tromper, mais c’est le propre du seul fou de persévérer dans l’erreur. » Cicéron
Proverbe du jour
« Qui veut faire quelque chose trouve un moyen. Qui ne veut rien faire trouve une excuse. » Proverbe arabe
2014/04/02
Pensées, décodage, perception de la réalité... une théorie
La vision du fonctionnement de la pensée est faussée. Une énorme désinformation sur le fonctionnement de l'esprit a été créé pour vous garder sous contrôle et esclave. Le saviez vous ? Vous n'avez pas 1 cerveau, mais 2 ! Le deuxième étant le coeur.
Les scientifiques se sont longtemps posés la question : comment un fétus dont le premier organe est le coeur (pas de cerveau encore) peut-il donner des ordres aux autres parties du corps en développement et battre tout seul… Réponse : Le coeur contiendrait des cellules nerveuses identiques à celles qu'on retrouve dans le cerveau.
Donc, quand vous prenez une décharge émotionnelle comme une peine de coeur, c'est aussi votre coeur qui en prend un coup et non pas 100% votre cerveau.
En dehors du corps physique, vous avez votre ESPRIT. Votre esprit qui est dehors de votre corps CONÇOIT LES CHOSES. Dans votre tête vous avez un CERVEAU. Votre cerveau (de la tête) REÇOIT ce que l'esprit lui envois comme informations. Dans votre corps physique vous avez votre CONSCIENCE physique. Votre conscience PERÇOIT votre environnement physique. Donc, votre esprit CONÇOIT, votre cerveau REÇOIT, votre conscience PERÇOIT.
Votre cerveau n'est pas fait, n'a jamais été fait, et ne sera jamais fait pour PENSER ! Votre cerveau est fait pour recevoir et décoder les instructions de votre ESPRIT pour les transmettre à votre corps qui va effectuer des taches qui seront alors perçues (EXPÉRIMENTÉES) par votre conscience. Votre esprit est le guide, le cerveau est l'ordinateur en raccord avec votre conscience qui perçoit votre environnement, et votre corps est le véhicule qui permet donc à votre esprit supérieur d'expérimenter la réalité virtuelle physique de basse fréquence, ici sur Terre !
La douleur, vient de la RÉSISTANCE de votre conscience physique aux informations qu'elle reçoit via le cerveau de votre ESPRIT !
La conscience humaine a été altérée entre autre donc grâce aux RELIGIONS en forçant l'imprégnation profonde de FAUSSES CROYANCES. La croyance en la version de la MORT, du TEMPS, en la TRI-DIMENSIONNALITÉ.
En résumé...
Il faut totalement LACHER PRISE du coté de votre conscient, laisser votre esprit supérieur vous éclairer quand aux chemins à prendre. APPRENDRE A L'ECOUTER. COMPRENDRE que vous êtes là pour expérimenter les choses, les vivre au jour le jour car seuls "ici et maintenant" existent.
ADMETTRE que ce que vous appelez "votre système de croyance" n'est en fait PAS LE VOTRE !
Les systèmes de croyances contrôlent les humains. Les humains comme tout être sur terre sont immortels, indestructibles, sans aucune limite de pouvoir, uniquement bridés par LEUR PROPRE système de croyance ! Il n'y avait qu'une seule et unique solution pour qu'une poignée d'homme puisse en diriger 7 milliards : leurs faire CROIRE QU'ILS SONT PETITS, FRAGILES, MORTELS, DÉPOURVUS DE TOUT POUVOIR.
Personne ne peut rien contre vous sans votre consentement, c'est VOUS qui avez toujours eu, avez, et aurez TOUJOURS le pouvoir sur votre vie. De toute façon sachez que votre ancien système fonctionne aussi puisque le résultat de votre expérience de vie est à l'image de votre croyance. Votre croyance crée votre réalité donc toutes les croyances sont valides. Ce qui veut dire aussi que tout est parfait, meme les pires expériences puisque si VOUS avez décidé d'accepter de les vivre c'est que quelque part vous aviez besoin d'en retirer ces expériences.
Mais il ne tient qu'à vous d'y mettre un terme et en changer. À vous de choisir qui vous voulez être et donc quel système de croyance vous devez adopter pour devenir cet être.
Référence : stopmensonges.com
Rousseau : Pourquoi parlons-nous ?
« On prétend que les hommes inventèrent la parole pour exprimer leurs besoins; cette opinion me paraît insoutenable. L’effet naturel des premiers besoins fut d’écarter les hommes et non de les rapprocher.
D’où peut donc venir cette origine? Des besoins moraux, des passions. Toutes les passions rapprochent les hommes que la nécessité de chercher à vivre force à se fuir. Ce n’est ni la faim, ni la soif, mais l’amour, la haine, la pitié, la colère, qui leur ont arraché les premières voix. Les fruits ne se dérobent point à nos mains, on peut s’en nourrir sans parler; on poursuit en silence la proie dont on veut se repaître: mais pour émouvoir un jeune cœur, pour repousser un agresseur injuste, la nature dicte des accents, des cris, des plaintes.
Voilà les plus anciens mots inventés, et voilà pourquoi les premières langues furent chantantes et passionnées avant d’être simples et méthodiques. »
Référence : Jean-Jacques Rousseau, Essai sur l'origine des langues
Citation et Proverbe
Citation du jour
« Ne blâme pas Dieu d’avoir créé le tigre; remercie-le plutôt de ne pas lui avoir donné des ailes. » Inconnu
Proverbe du jour
« J’étais furieux de n’avoir pas de souliers; alors j’ai rencontré un homme qui n’avait pas de pieds, et je me suis trouvé content de mon sort. » Proverbe chinois
2014/04/01
Locke : Au nom de quoi peut-on dire : c'est à moi ?
« Celui qui se nourrit des glands qu'il a ramassés sous un chêne, ou des pommes qu'il a cueillies aux arbres d'un bois, se les est certainement appropriés. Personne ne peut nier que ces aliments soient à lui. Je demande donc : Quand est-ce que ces choses commencent à être à lui? Lorsqu'il les a digérées, ou lorsqu'il les a mangées, ou lorsqu'il les a fait bouillir, ou lorsqu'il les a rapportées chez lui, ou lorsqu'il les a ramassées ?
Il est clair que si le fait, qui vient le premier, de les avoir cueillies ne les a pas rendues siennes, rien d'autre ne le pourrait. Ce travail a établi une distinction entre ces choses et ce qui est commun; il leur a ajouté quelque chose de plus que ce que la nature, la mère commune de tous, y a mis ; et, par là, ils sont devenus sa propriété privée.
Quelqu'un dira-t-il qu'il n'avait aucun droit sur ces glands et sur ces pommes qu'il s'est appropriés de la sorte, parce qu'il n'avait pas le consentement de toute l'humanité pour les faire siens? était-ce un vol, de prendre ainsi pour soi ce qui appartenait à tous en commun ? si un consentement de ce genre avait été nécessaire, les hommes seraient morts de faim en dépit de l'abondance des choses [...].
Nous voyons que sur les terres communes, qui le demeurent par convention, c'est le fait de prendre une partie de ce qui est commun et de l'arracher à l'état où la laisse la nature qui est au commencement de la propriété, sans laquelle ces terres communes ne servent à rien. Et le fait qu'on se saisisse de ceci ou de cela ne dépend pas du consentement explicite de tous.
Ainsi, l'herbe que mon cheval a mangée, la tourbe qu'a coupée mon serviteur et le minerai que j'ai déterré, dans tous les lieux où j'y ai un droit en commun avec d'autres, deviennent ma propriété, sans que soit nécessaire la cession ou le consentement de qui que ce soit. Le travail, qui était le mien, d'arracher ces choses de l'état de possessions communes où elles étaient, y a fixé ma propriété ».
Référence : Locke, Second Traité du Gouvernement Civil
Citation et Proverbe
Citation du jour
« Commençons donc par nous appartenir à nous-mêmes. » Sénèque
Proverbe du jour
« Savoir, c’est pouvoir. » Proverbe latin
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