2014/04/05

Plotin : traité


"Et, puisque celui qui voit se voit alors lui-même, au moment où il voit,  il se verra tel qu'il est, ou plutôt, il sera uni à lui­-même tel qu'il est, et il se percevra tel qu'il est, devenu simple. Mais il ne faut peut-être pas dire «il se verra », mais plutôt « il est vu », si toutefois il faut dire qu'il y a deux choses, ce qui voit et ce qui est vu, et non pas que ces deux choses n'en sont qu'une , ce qui serait un propos audacieux. Car, alors, au moment où il voit, celui qui voit ne voit pas, ne distingue pas et ne se représente pas deux choses ; mais, étant pour ainsi dire devenu un autre, il n'est plus lui-même, ni à lui-même, il appartient à ce qui est là-bas, et, étant devenu un, il appartient à l'Un, comme s'il avait fait coïncider le centre avec le centre. Car même ici-bas, lorsque deux centres coïncident, ils sont un et ne redeviennent deux que s'ils se séparent. Voilà pourquoi nous en parlons maintenant comme d'un autre ; et voilà pourquoi il est si difficile de parler de la contemplation : comment affirmer, en effet, qu'il est autre, si, quand on l'a contemplé, on ne l'a pas vu comme étant autre, mais comme faisant un avec soi-même ?" 

Référence : Plotin, Traité 9

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