2014/03/13

Le Grand Confucius et la vertu


On se souvient du film King Kong. Saviez-vous que le vrai nom de Confucius (nom à consonnance latine donné par les pères jésuites au XVIIe siècle) est Kong Qiu ou Kongzi ou Kongfuzi qui veut dire maitre roi ? Kong Qiu/maitre roi/Kong le roi ou King Kong en anglais ? Vous me suivez ?????? C'est ça ! Le roi Kong est l'origine du King Kong du film !

Confucius (661 - 479 avant J.C.) était un philosophe et religieux qui préconisait le retour à la morale. Alors que la Chine traversait une période troublée par la rivalité de ses princes, il tenta d'inculquer aux souverains l'art de gouverner par la vertu. Mais, parvenu au pouvoir et en ayant éprouvé l'inconsistance, Confucius serait rapidement revenu à la méditation et à l'enseignement. Ses préceptes était le respect des traditions, l'exigence de tolérance et d'humanisme reposant sur une biographie idéale et une véritable vie de saint. 

Il aurait eu 2 enfants. Il aurait obtenu un emploi de fonctionnaire et ensuite il aurait rencontré le philosophe taïste Laozi. Persuadé qu'il était nécessaire de moraliser la politique, il reprit sa vie d'errance. Il serait rentré dans son pays natal et se serait consacré à l'étude des textes, des chants et des rituels anciens. Selon l'historien Sima Qian, il compila, remania ou rédigea plusieurs parties des grands textes canoniques de l'antiquité, notamment le Livre des documents (Shujing), le Livre des odes (Shijing) et le Livre des mutations (Yijing). Il aurait également composé une chronique de la principauté de Lu, les Annales des printemps et des automnes (Chunqiu). sa pensée est essentiellement connue grâce à une compilation de ses aphorismes dans un recueil intitulé Entretiens familiers (Lunyu). 

L'ordre politique et social constituait la principale préoccupation de Confucius. Il était conscient du rôle complémentaire des princes – détenteurs du pouvoir – et des intellectuels – détenteurs du savoir. Ils spéculaient donc sur un État idéal, conduit par un roi dont le rôle était de gouverner selon les «5 Principes», qui garantissaient l'harmonie sociale, les «5 Rites», qui assuraient les bons rapports entre les hommes et les divinités, et les «5 Châtiments», destinés à punir les contrevenants aux grands principes moraux et politiques. Autour du roi était réuni un conseil de sages empreints des «9 Vertus», capables de conduire les hommes aux «5 Bonheurs». 

Pour Confucius, c'est par l'étude et la pratique du bon gouvernement que l'on se forme à l'image du junzi. En définitive, gouverner par la vertu ne peut qu'apporter la vertu. À savoir s'il fallait punir les individus, Confucius aurait répondu: «Pour gouverner le peuple, avez-vous besoin de la peine de mort? Soyez vous-même vertueux et votre peuple sera vertueux». (!) Chacun peut toutefois s'essayer à la sagesse et devenir un homme de bien en cultivant les vertus cardinales: l'altruisme, l'humanité (ren) et le respect d'autrui (yi). C'est par de telles qualités que l'on peut enfin accéder à la vertu (de) et atteindre la Voie de la nature (dao).  

Sa conception selon laquelle l'Univers est un univers moral, fut reprise plus d'un siècle plus tard par le philosopne Mengzi, dit Mencius (vers 371 à 289), qui donna à la pensée confucéenne une dimension mystique. Xunzi (vers 289-235) – un autre penseur confucianiste affirmera que l'éthique est une notion utilitariste répondant à une nécessité pratique et appelée à perfectionner la nature humaine. 

Le confucianisme devient la philosophie officielle de l'État, malgré ses divergences considérables avec le taoïsme et le bouddhisme. Le «mandarinat» se perfectionne avec un système de notation qui juge les fonctionnaires d'après «4 qualités» fondamentales et une échelle de «27 perfections». le «néoconfucianisme» de Zhu Xi. Gouverneur de province, Zhu Xi (1130-1200) étudia les principes philosophiques de l'Univers, en particulier le li et le qi, deux notions qui s'apparentent respectivement à la «forme» et à la «matière» forgées par les philosophes grecs. Pour le penseur chinois, la fin ultime de l'homme est de s'ouvrir au Bien suprême (proche de Platon) par l'étude des classiques ainsi que par l'observation de la société et de la nature. 

Vers 1850, le confucianisme se renforcera, en réaction à l'occidentalisation et aux tentatives de christianisation de la société chinoise. Les croyances et idéologies étrangères au marxisme, les grands axes du système communiste – obéissance absolue aux maîtres à penser, stricte hiérarchisation de la société, subordination du bien privé au bien public – ne sont nullement opposés aux conceptions confucianistes.

S'il n'a plus cours aujourd'hui en Chine, le confucianisme n'en a pas moins laissé des traces profondes dans les mentalités et les attitudes sociales. Le confucianisme hors de Chine Véhiculé par la civilisation chinoise, s'est transposé dans les pays voisins – Corée, Japon, Viêt-nam – qui se sont imprégnés de sa culture. En Europe, le confucianisme a été découvert au XVIIe siècle. À la fois comme philosophie morale et système de gouvernement, il a suscité un grand intérêt auprès des philosophes occidentaux. l'Occident voit en Confucius l'inventeur d'un humanisme. 

On peut voir ici, que les problèmes politiques n'ont pas changés (politiciens non vertueux) même si on prône une éthique (humanisme) à tout vent !

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