2014/02/22

Prose : Le soi contre soi


Il faut se pardonner à soi-même son excès d'écriture pour faire sécher cette détresse moulée en soi. 

On doit extérioriser cette souffrance, ce déséquilibre qui ne veut pas parfois nous quitter. On doit rêver et ainsi dans sa tête alors créer le beau à partir de l'impossible, de l'intangible. Notre imagination n'a pas de début ni de fin et est inaccessible si c'est que l'on veut et, oui, on le veut  toujours... parfois. 

Se Laissez se projeter dans l'avenir pour se débarrasser du présent, de cet excès de culpabilité. Le temps que l'on passe par dessus ses peurs et ses obsessions tenaces présentes. On ne doit pas se censurer moi-même, tant de choses dans la vie s'en charge déjà assez contre soi. On a peur d'avoir des séquelles de son passé; vite, plaie, sèche la chaire vive qui nous glace. 

En quête constante de palliatif pour guérir son mal, on doit être capable de s'adapter. On doit comprendre que ce nouvel état est là pour y rester, une nouvelle maison sur son dos. On a déjà dit qu'il est important d'être heureux si ce n'est que pour rester en santé. C'est une raison bien légère mais qui mérite d'être méditée et arrosée pour voir l'arc-en-ciel apparaître. 

Nous ne sommes pas des surhommes, que des hommes devenus d'une extrême sensibilité. Qui ont du mal à concilier passé, rupture, avenir et cela sans passer par un présent si lourd mais nécessaire. Il n'y a que le présent qui existe vraiment, l'avant n'est que souvenir et l'après que désir. Cette fragilité qui semble disparue parfois réapparaît soudainement comme si immuable. 

Nous sommes vulnérables à cet invisible en soi qui nous montre nos limites et notre force, l'épais brouillard. L'intelligence est puissante mais elle est sous la tutelle de nos faiblesses, nos maillons faibles. On doit s'auto défendre, se battre contre soi-même plus puissant que son autre moi, celui qu'on voit. Angoisse malsaine, elle ne nous quitte pas, elle fait partie désormais de soi, donnant couleur à nos agirs. 

Son monde imaginaire est-il notre survie ou ce qui nous garde dans un état ou on ne peux ainsi avancer ? Notre imaginaire se bâtit des peurs hors d'entendement pour rendre la réalité moins éprouvante. Des scénarios apocalyptiques se font et se défont pour rendre cette réalité plus salvatrice. Il faut que l'on prenne racine, s'il le faut, l'arroser de cette eau trouble en surface mais limpide et fraîche au fond. 

Réalité, donne-nous de l'oxygène, donne-nous de l'air pour se changer les idées par quelques blanches magies. On doit surmonter l'insurmontable, on doit trouver comment, le passe-partout, le filtre à trop-plein. On doit se concentrer sur un petit détail, n'importe quoi, un son, une poussière à peine visible, une roche inerte mais bien réelle. Et tout ceci pour s'aider à faire ce vide et nettoyer la place avant d'y réaménager cet inconnu qui nous attend après le prochain tournant. 

On doit tenir le coup, le temps que le temps passe, qu'il fasse son œuvre, qu'il banalise nos fausses perceptions. Il faut que l'on s'abandonne ou que cette mauvaise vision nous abandonne pour retourner à la terre pour mourir en paix. Tout doucement, nous qui nous croyions inébranlable, on doit voir une utilité à notre très grande sensibilité. Celle qui nous fait se plaindre mais aussi celle qui nous permettrait de comprendre maintenant mieux l'instant présent et les autres. 

Mais, on ne peut prévoir l'imprévisible, si ce n'est que par sa définition littéraire pure et dure. On doit au moins constater que l'évolution et des découvertes sont faites aussi d'une suite d'erreurs graves de parcours voire inacceptable hors contexte. L'anticipation est plus lourde que ce que nous vivrons et s'inquiéter de demain est inutile puisque après demain tout sera terminé. Nous n'avons pas de contrôle sur ce qui va se passer mais nous en avons un certain contrôle sur ce à quoi il nous servira car lendemain il y aura toujours. 

Aussi paradoxalement que cela puisse paraître, le printemps sera d'autant plus exaltant que l'hiver aura été difficile et glacial.

Auteur : Jean Tremblay (moi-même)

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